Pour devenir musicien professionnel, il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. Il existe seulement quelques centaines d’emplois vacants chaque année pour plus de deux millions d’apprentis musiciens. Pourtant, Paul a relevé le défi. Fonctionnaire des impôts pendant plus de 15 ans, il a claqué la porte de son bureau du jour au lendemain, pour vivre de sa passion. Après des débuts difficiles, il a trouvé un équilibre entre ses finances et la joie de vivre de son art. Il nous raconte son parcours, ses rêves : une source d’inspiration pour les artistes en herbe !
Je pratique la flûte traversière depuis l’âge de cinq ans
« J’ai eu la chance de naître dans une famille de musiciens : ma mère était pianiste et mon père contrebassiste. Ils jouaient pour le plaisir, mais je me souviens d’avoir toujours eu un instrument à portée de main. Mes parents m’ont laissé libre de choisir l’instrument que je préférais, mais c’est la flûte traversière qui m’a choisie. J’adorais ce son envoûtant, presque divin.
Très vite, avant même de rentrer à l’école primaire, j’ai intégré le conservatoire. Mon professeur m’a conseillé un instrument milieu de gamme, mais facile d’accès, une excellente flûte traversière Yamaha. Je l’ai utilisé presque 10 ans, je ne pouvais plus m’en séparer. Je ne conseille jamais aux débutants de prendre un instrument trop cher : c’est important qu’ils aient envie de l’emporter partout et de jouer en toute circonstance, sans craindre de se la faire dérober. »
Mes conseils pour les apprentis flûtistes
« Lorsque j’ai quitté mon poste dans l’administration, je n’ai pas eu le choix : je suis devenu professeur de flûte. Mais transmettre sa passion d’un instrument, ce n’est pas tout à fait ce que j’appellerais un job alimentaire.
J’ai vu passer de nombreux élèves, je leur ai transmis la rigueur musicale, mais aussi l’art de vivre du musicien, le plaisir du lâcher prise et de l’improvisation. Les temps ont beaucoup changés, et ces dernières années, beaucoup de parents me demandent si prendre des cours en ligne est judicieux. Je n’ai pas de réponse définitive à la question, on sait maintenant qu’il y a autant de façons d’apprendre qu’il y a de cerveaux. S’il est préconisé de suivre assidûment le conservatoire, je ne pourrais pas décourager un enfant autodidacte qui fonctionne à l’instinct. Pour ceux-là, un professeur particulier peut les guider pour exprimer leur potentiel. »
Il y a plusieurs façons de vivre de la musique
« Je n’ai malheureusement pas suivi le cursus pour être concertiste. Mais je ne me suis jamais éloigné de la musique : j’ai toujours joué en amateur éclairé. Je suis maintenant professeur et intermittent du spectacle. Et j’ai la chance de jouer avec des musiciens d’horizons et de culture très variés. Je suis un flûtiste professionnel épanoui ! »